Dans la vie comme sur les sentiers de randonnées, il n’est pas toujours aisé de trouver chaussure à son pied. Et ce, tout d’abord, parce qu’il n’existe pas de « pied type » et qu’un classement objectif des meilleures chaussures de rando n’aurait donc aucun sens. Mais au moment de choisir sa première paire ou de renouveler l’ancienne devenue trop usée pour votre prochain défi pédestre, il est toujours utile d’adopter quelques bons réflexes, de se poser les bonnes questions.
Quand on discute entre marcheurs plus ou moins aguerris, on se rend compte que l’on a tous le souvenir de quelqu’un de particulièrement mal préparé lors d’un trek. Pour Florian, responsable commercial chez Atalante, c’était au Népal, sur le Tour des Annapurnas, où il avait croisé une dame chaussée… en Converse ! Pour vous éviter de faire la même erreur, notre expert vous dévoile ses meilleurs conseils.
Quel type de terrain vais-je rencontrer ?
Chaussures hautes, mi-hautes, basses ou de trail… Avant de faire votre choix entre ces différentes gammes, il est primordial d’identifier le type de terrain auquel vous allez être confronté. Et si vous ne connaissez pas bien l’environnement de votre futur trek, nos conseillers voyages sont là pour vous aiguiller. En effet, tout le monde est d’accord pour dire qu’il est important d’avoir un pied bien maintenu, dans le but d’éviter les frottements et d’avoir une semelle adhérente qui amortit les chocs et protège les articulations. Mais il n’est pas forcément pertinent de se chausser de la même manière si l’on se rend dans le désert ou dans un pays polaire. L’anticipation permet donc de réduire la marge d’erreur.
L’avis de Florian : « Si je pars sur un voyage modéré, avec des sentiers bien tracés, je vais privilégier des chaussures de randonnées avec une bonne structure, mais plutôt des basses ou semi-montantes. Si je vais aller dans une ambiance plutôt montagne, je vais prendre des tiges montantes pour protéger la malléole et ne pas avoir une pierre qui peut blesser plus facilement la cheville.
Dans le désert, plus t’as des chaussures lourdes avec des grosses structures, plus tu vas casser le sable et t’enfoncer. On préconise alors des petites chaussures de trail, plus légères, ou des baskets avec une semelle moins structurante, pour justement que ça fasse comme quand on marche dans la neige en raquettes, sans s’enfoncer. Et sur un pur désert très sablonneux, je suis même d’avis de prendre des sandales ouvertes. »
Combien de temps vais-je marcher ?
Grâce à ses niveaux classés de 1 à 5, Atalante vous propose une gamme de voyages pouvant combler chaque randonneur. Et forcément, que vous marchiez une heure par jour ou bien sept, avec ou sans dénivelés, peut avoir son importance au moment du choix des chaussures. Ce qu’il faut retenir est qu’une tige haute permet de bien maintenir la cheville et s’avère souvent utile en fin de journée, quand la fatigue s’installe et que les appuis deviennent instables. Il faut aussi se fier si possible à son expérience, puisque par exemple, un habitué des chaussures de randonnée basses ou des chaussures de trail aura lui déjà fait travailler plus spécifiquement les muscles et articulations qui évitent les blessures.
L’avis de Florian : « Avant, ceux qui pratiquaient la rando avaient systématiquement les bonnes grosses chaussures en cuir, que ce soit pour 4 ou 10 heures de marche. Maintenant c’est différent. Les gammes ont évolué et le trail est apparu. Ce type de chaussures légères peut s’avérer plutôt bien sur des randos de niveau 2 ou 3. Ça reste très confort et il y a peu de poids donc on fatigue moins. Mais attention derrière aux risques de blessure pour les non-habitués, elles sollicitent plus les muscles, les tendons d’achille et les chevilles. Et sur des terrains comme à la Réunion, très abrasifs, il est possible qu’à la fin de la semaine on mette ses chaussures à la poubelle car la roche volcanique qui est hyper accrochante et adhérente bousille les semelles.
On trouve désormais des chaussures ‘middle’, de moyenne montagne, très confortables et imperméables. Elles sont beaucoup plus légères que les grosses chaussures de rando qu’on a toujours eu l’habitude d’avoir. Enfin, si je vois que je pars pour un trek de 6 ou 7 heures par jour, je ressentirais sans doute moins de fatigue en prenant une tige haute que des chaussures basses tous les jours ».
Mes chaussures sont-elles « faites » ?
Puisqu’il existe presqu’autant de formes de pieds que d’individus – on peut même parfois avoir le pied gauche bien différent du droit – et que la chaussure de randonnée sur-mesure ne s’est pas vraiment démocratisée, il est important de « faire » ses chaussures avant de se lancer dans un long trek. Alors n’hésitez pas à randonner… à la maison, afin de travailler sur la souplesse des matériaux et de laisser votre pied s’y habituer. Les plus écologiques et économiques d’entre vous pourront aussi miser sur des chaussures seconde main.
L’avis de Florian : « Je vais toujours privilégier une chaussure avec laquelle j’ai déjà marché, je ne vais pas acheter une paire de chaussure en dernière minute, parce qu’elle ne sera pas faite à mon pied, qu’il y aura des risques d’ampoules et que je risque d’avoir des inflammations car le chausson n’est pas fait encore. On dit qu’il faut casser la chaussure un petit peu avant, ça c’est essentiel. »
Quelle va être la météo ?
Chez Atalante, les séjours sont saisonniers, puisque nous estimons que cela n’a pas d’intérêt de vous faire marcher dans des conditions qui ne sont pas adéquates, comme en pleine saison des pluies en Asie ou quand il fait bien trop chaud l’été, dans les pays du Moyen-Orient. Mais si l’on ne peut pas tout prévoir, d’autant plus dans un contexte où le changement climatique a de lourdes conséquences, il est important d’essayer de connaître à l’avance les conditions météo de son futur voyage. Et ça, ce n’est pas que pour les chaussures !
L’avis de Florian : « Si je pars dans un pays qui peut être froid, comme l’Irlande, l’Ecosse, la Norvège ou l’Islande par exemple, je vais chercher une chaussure relativement résistante à l’eau, qui va me protéger des intempéries et garder mon pied au sec. A contrario, dans un climat chaud et humide type Costa Rica ou Réunion, je sais que je vais avoir les pieds mouillés à un moment de la journée, cela dépend de la période à laquelle on visite mais aussi des petits passages, ruisseaux ou autre, que l’on va emprunter. Je vais alors privilégier des chaussures plus légères, pas forcément Gore-Tex. J’ai les pieds plus vite mouillés mais par contre ma chaussure va sécher plus vite aussi. Attention cependant, tu ne peux pas te le permettre dans un climat froid car si tu as le pied mouillé directement, c’est dangereux et pas du tout recommandé ».